24/03/2011 22:15

Bill Frisell
Disfarmer

L’idée de départ de ce projet Disfarmer est d’écrire la bande originale, non pas d’un film, mais d’une série de photographies. Mike Disfarmer était en effet un portraitiste qui a rassemblé dans les années 30 une galerie extraordinaire de portraits de l’Amérique profonde et de l’Arkansas en particulier. Le guitariste Bill Frisell a donc composé un disque et un répertoire fortement inspirés, comme souvent chez lui, par la musique américaine traditionnelle. Sa guitare aérienne y est simplement soutenue par une basse, un violon et une steel-guitar ou une mandoline référentiels. Bill Frisell (qui est né le 18 mars 1951 à Baltimore… Il joue donc pratiquement pour son anniversaire à Vaulx-en-Velin !) se distingue par sa diversité de timbres et cette capacité à englober l’ensemble des sonorités qui constituent la musique populaire. Il a été pour cela tout récemment sacré Meilleur guitariste international aux derniers Echo Jazz Award 2010.

Improvisateur lyrique doté d’une rare sensibilité mélodique, formé à l’école du jazz, Bill Frisell doit autant à la musique country, au bottleneck des bluesmen et aux distorsions de Jimi Hendrix qu’aux racines frustres du folk et du rock’n’roll. Frisell a grandi dans le Colorado. Au lycée, il côtoie les futurs membres de Earth Wind and Fire et se met à étudier sérieusement la musique. En 1971, il intègre la Berklee School de Boston (Pat Metheny est l’un de ses condisciples) et prend quelques leçons avec Jim Hall. Le producteur Manfred Eicher lui propose en 1978 de réaliser un disque pour son label ECM. Pendant tout le début des années 1980, Frisell enregistre pour la firme allemande dont il semble, par bien des aspects, incarner l’idéal esthétique. À New York, de 1979 à 1989, il est associé à l’avant-garde et collabore avec John Zorn (Naked City), Tim Berne ou Julius Hemphill. Il accompagne Marianne Faithfull et Elvis Costello et figure dans de nombreux projets du batteur Paul Motian. Pour le label Nonesuch, il impose ses talents de compositeur et dirige un groupe où brille notamment la batterie de Joey Baron. Il forme bientôt un nouveau quartet à l’instrumentation singulière avec Ron Miles (trompette), Eyvind Kang (violon) et Curtis Fowlkes (trombone). Le guitariste enregistre à partir des années 2000 à Nashville un répertoire au déroulé de plus en plus cinématographique. Depuis, entre racines profondes (The Willies, sur des classiques du bluegrass) et tentations cosmopolites (avec le Malien Boubacar Traore ou le Brésilien Vinicius Cantuaria), l’insatiable curiosité de Bill Frisell n’a cessé de se nourrir des différents âges d’or de la musique américaine. Comme une marque de fabrique.


Bill Frisell

photo J Katz

  • Bill Frisell (guitare),
  • Carrie Rodriguez (violon),
  • Greg Lewis 
(mandoline, pedal steal guitar),
  • Viktor Krauss (basse)