Les concerts au Centre Charlie Chaplin, scène centrale du festival

Les concerts au Centre Charlie Chaplin, scène centrale du festival

15/03/2011 14:30

Docteur Lester :Orphée
Concert jeune public

“Je m’appelle Orphée. Je vais vous raconter une histoire originale. Vous y découvrirez des dieux, un chien à trois têtes "Cerbère", des arbres qui parlent. Je vous parlerai également d'une déesse merveilleuse"

Accompagné des musiciens qu’il a rencontrés au cours de son voyage, le tromboniste Orphée raconte sa vie et notamment son histoire d’amour avec Eurydice. C'est pour lui L’occasion de revenir sur son périple et il conte ses joies, ses peines, ses rencontres, ses épreuves.

A travers le personnage et son trombone, on retrouve les ingrédients qui font l’originalité et le succès du brass band : l’influence des musiques populaires (jazz, rock, fanfares), les sonorités cuivrées, l’énergie et l’émotion.

Docteur Lester par ce spectacle qui mêle récit, mise en scène et musique propose une nouvelle gamme  de couleurs à sa palette. Aventure, suspense, amour, amitié : tout est réuni pour faire d’Orphée un récit passionnant qui tiendra les spectateurs en haleine de la première à la dernière note.

La presse en parle

“Sept improfreesateurs surdoués et méchamment cuivrés, un batteur enracinant : une formation hors-normes qui explore intensément les possibles du souffle doré via un répertoire marqué par des originaux d’excellente facture et des reprises surprenantes. A découvrir sans attendre”.

Jazz Magazine

“Docteur Lester déploie les lumineuses variations de cuivres en utilisant admirablement les couleurs et les ressources de chaque instrument”.

Le Progrès

avec :
  • Texte et musique : Rémi Gaudillat
  • Mise en Scène : Françoise Casile
  • récitant, trombone : Sylvain Thomas
  • trompette : Rémi Gaudillat, Cédric Gautier, Yannick Pirri
  • trombone : Loïc Bachevillier
  • euphonium : Aloïs Benoît
  • tuba : Sébastien Pigeron
  • batterie : Vincent Laibe

Rémi Gaudillat

17/03/2011 20:30

Soirée Métisse : Voix d'Afrique
Jean Paul Delore & Louis Sclavis / Sangoma Everett "Oriental Caravan"




17/03/2011 20:30

Jean-Paul Delore & Louis Sclavis

Baudelaire, Couto, Labou Tansi, Marechera, Michaux, Niangouna...

Avec la complicité savante de Louis Sclavis, que l’on ne présente plus (surtout à A Vaulx Jazz qui a donné notamment au musicien trois mémorables “Cartes Blanches” par le passé), le comédien et récitant Jean-Paul Delore se fait l’écho de ces poètes dont les oeuvres illustrent sans cesse les deux temps de la vie nomade…

À moins que ce ne soit finalement les deux pôles de la vie tout court : « s’attacher et s’arracher » à son pays, à sa culture, à sa condition, à l’autre, à soi-même enfin.  Langues et Lueurs est un récital texte et musique au cours duquel les nouvelles, les poèmes, les aphorismes d’auteurs français, africains francophones ou non, vivants ou disparus, dessinent un paysage sonore où alternent langueurs et colères, rêveries et dérision.

« (...) D’ordres, nous n’en donnons qu’aux faibles. Et même eux commencent à se faire prier pour obéir. Le pouvoir d’un petit, c’est de faire les autres plus petits que soi, de marcher sur les autres comme ils lui marchent dessus. L’office des âmes c’est de ramper. Habituées au ras du sol, comment voulez-vous qu’elles croient au ciel ? »

Mia Couto

avec :

  • Jean Paul Delore (récitant),
  • Louis Sclavis (clarinettes),
  • Sébastien Boisseau (contrebasse)
  • Patrick Puéchavy (lumières),
  • Catherine Laval (costumes)

Jean-Paul DELORE & Louis SCLAVIS

photo Yves Dorison


17/03/2011 22:15

Sangoma Everett & Oriental Caravan

Exceptionnel ! C’est le mot pour définir ce concert proposé en collaboration du  festival A Vaulx Jazz et de Jazz à Montbrison.

La rencontre entre l’une de nos plus grandes chanteuses , le roi de la nu soul et du jazz-ka et le batteur le plus incontournable du moment. On vous le dit : exceptionnel !

  • A l‘affiche donc, Jacques Schwarz-Bart, saxophoniste au style volcanique, musicien hors pair qui sillonne les festivals du monde entier.
  • Sangoma Everett  qui a joué avec les plus grands (Dizzie Gillespie, Clifford Jordan, Archie Shepp…) et dont on dit qu’il est l’un des batteurs les plus élégants du jazz
  • Anne Ducros qui vient d'enregister en 2010 "Ella... my dear", un album hommage à Ella Fitzgerald.
  • Et puis le danseur et chorégraphe ivoirien Papson.
  • Et puis, Laurent de Wilde au piano,
  • Reggie Washington à la contrebasse sans oublier Abdelfattah El Houssaini aux percussions et
  • Madjid Bekkas au guembri, oud et au chant.

Bref, une distribution de rêve pour un concert aux couleurs africaines où se mêleront cultures et rythmes américains, caribéens et africains.
Un moment rare et unique !

avec

  • voix : Anne Ducros
  • guembri, oud, vocal : Majid Bekkas
  • danse : Papson
  • piano : Laurent de Wilde
  • basse :  Reggie Johnson
  • percussions : Abdelfettah El Houssaini
  • saxophone : Jacques Schwarz-Bart
  • batterie : Sangoma Everett

Sangoma Everett & Oriental Caravan

photo : Jean-Loup Bertheau


18/03/2011 20:30

Soirée Tempête
Sidony Box / N'Relax & Bigre / Uri Caine




18/03/2011 20:30

Sidony Box

Sidony Box est lauréat du RéZZo tremplin 
Jazz à Vienne 2010 et Jazz Migrations 2010 tremplin de l’Afijma.

Autour des compositions personnelles de Manuel Adnot, le Power Jazz Trio nantais joue sans aucune concession. Il frappe fort, entre les deux oreilles. Le guitariste est inspiré autant par la musique improvisée que par la pop ou le métal. Sidony Box propose ainsi une musique hybride inspirée du jazz moderne, axée sur l’improvisation et l’énergie collective qui nous portent irrésistiblement vers la plaque de la chaudière ! Et ce ne sont pas les jurés des Tremplins du RéZZo (Jazz à Vienne) et de Jazz Migrations (l’Afijma) qui les ont tous deux élus en 2010 qui diront le contraire… 
Les thèmes et les improvisations échevelés du trio nous transportent donc dans des latitudes musicales où il est impératif de vivre la musique vite, chaudement, à 200%. Quitte à y brûler quelques plumes !

« Sur les compositions superbement fragmentées et zigzagantes du guitariste
et la pulsion d’un jeune batteur décoiffant
de talent, le saxophoniste s’envole avec une insolence réjouissante : tout feu tout flamme et pied au plancher ! »


le grouoe Sidony
  • Armand MEIGNAN,  Directeur Artistique des Rendez-vous de l’Erdre
  • Manuel Adnot (guitare),
  • Arthur Narcy (batterie),
  • Elie Dalibert (sax)

18/03/2011 21:30

N 'Relax & Bigre
Création

Shining Bright Today

Pour A Vaulx Jazz, ce collectif aussi dodu qu’un éléphanteau et aussi vif qu’un vison sauvage s’offre cette année le luxe de dépasser les frontières et les genres pour ne garder que deux lignes directrices : le propos et la qualité. Cette rencontre 
nous transporte dans un véritable univers de jouvence, via une musique poétique
où les mélodies de McCartney et Portishead surgiraient soudain dans la puissance de feu d’une grande formation sans complexe ni limite.

Avec cette réunion de Bigre ! et de N’Relax, le discours s’annonce à la fois envoûtant et décapant. Trompettes, trombones et saxophones en rut y communiquent une ivresse charmante à la chanteuse Marine Pellegrini, à moins que ce ne soit le contraire... Car la belle n’a pas peur de cette puissance nouvelle, entourée de ses fidèles acolytes du N’Relax, entre pop acidulée et chanson électro plutôt familières, entre groove et novo jazz sans muselière.

Le combo N’Relax et le big band Bigre ! présentent ce Shining Bright Today déjà orchestré en 2010 dans une nouvelle incarnation printanière. Une voix mutine (Marine !) vous prend tout entier, avec naturel, comme on serre une main, en souriant. Les rythmes halètent, les harmonies se cristallisent autour d’un contre-chant cuivré, une basse indocile soutient des souffles en rafales et des samples aventuriers. Malgré sa taille, ce big band bigarré associé au combo chamarré se mettent alors en mouvement avec une vivacité étonnante. Et ce n’est pas moins de 20 musiciens, tous membres du collectif Le Grolektif, qui nous convient alors à une pétillante aventure collective. 
La partition de ce Shining Bright Today reste toutefois lumineuse par la grâce des arrangements/ dérangements de Félicien Bouchot et Romain Dugelay.

Bigre ! porte décidemment bien son nom épris d’exclamation et N’Relax sa souple apostrophe.



Bigre !


  • Clément Edouard, Fred Gardette, Thibaut Fontana, Mathieu Guerret,
Romain Dugelay (saxophones),
  • Vincent Labarre, Hervé Salamone, 
Léo Jeannet, Lucas Garnier (trompettes),
  • Loïc Bachevillier, Sébastien Chetail, 
Jean Crozat, Sylvain Thomas (trombones),
  • Nicolas Mondon (guitare),
  • Alice Perret (piano électrique),
  • Raphaël Vallade (basse électrique),
  • Guilhem Meier (Batterie),
  • Arnaud Laprêt (Percussions),
  • Félicien (compositions, arrangement, trompette)

N’Relax

  • Marine Pelligrini (chant),
  • Lucas Garnier (trompette),
  • Pierre Vadon (claviers, guitare),
  • Nicolas Taite (batterie),
  • Matthieu Play (platines, samplers, claviers)

18/03/2011 22:15

Uri Caine quartet

« Attention, électron libre ! », dirait-on par facilité de ce pianiste américain particulièrement créatif qui s’est vu confier l’année dernière 
la direction du festival de musique contemporaine de la Biennale de Venise. Capable de tout réinventer au moindre coup de foudre (pour Malher, Wagner, Cecil Taylor, le Brésil, le klezmer, le rock, le funk ou la musique électronique), pensionnaire de l’élégant label discographique Winter & Winter, Uri Caine est un “homme d’idées” (New York Times).

Un libre-penseur avide de détournements, capable de partir à l’assaut 
de Mahler pour en démontrer les vertus populaires en l’habillant de fanfare, de couleurs yiddish ou de jazz. Uri Caine est affilié à la scène “néo-klezmer” qui anime et bouscule l’underground new-yorkais depuis des années et dont John Zorn est l’instigateur. la Knitting Factory, où il joue régulièrement, lui offre la possibilité de construire des projets tels que Zohar, qui mêle un chanteur et joueur de oud sépharade et DJ Olive aux samplers.

Né à Philadelphie, Uri Caine a étudié à l’Université de Pennsylvanie. Homme de toutes les expériences, on a pu dans le passé le retrouver aux côtés de Freddie Hubbard, Gary Thomas, Lester Bowie, Max Roach, Don Byron ou Arto Lindsay.
Depuis plus de quinze ans, le pianiste expose ses délires savants qui se moquent bien des principes et des époques. En grande formation comme en trio ou quartet, en sideman dévoué ou en leader assumé, le new-yorkais signe des projets qui saluent aussi bien les compositions du passé que sa faculté à les transcender.

Le résultat est souvent inattendu, toujours original. Monk, Herbie Hancock ou Fats Waller ont ainsi eu droit à ses relectures, tout comme les traditionnels de la musique juive, le funk expérimental de Philadelphie ou bien encore les standards cariocas. Mais c’est notamment en s’attaquant à quelques monuments du classique (Mahler, Wagner, Bach, Schumann ou, plus récemment, Verdi) que ce curieux jazzman a imposé sa marque de fabrique. Sa vision originale de Mozart (son superbe projet en septet, Uri Caine Ensemble plays Mozart, présenté en 2010, avec déjà la complicité de Nguyen Le) est d’ailleurs devenue… une sorte de classique.


un portrait de Uri Caine

photo Ian Caine

  • Uri Caine (claviers),
  • Nguyen Le (guitare),
  • Reggie Washington (basse),
  • Cornell Rochester (batterie)

19/03/2011 20:30

Soirée Rock
Nickel Pressing / The Chap / James Chance...




19/03/2011 20:30

Nickel Pressing

Lauréat du Tremplin Musiques Actuelles, choisi parmi des groupes du Grand Lyon organisé en partenariat par la MJC et le Conservatoire de Musique de Vaulx-en-Velin.

"En seulement cinq morceaux, Nickel Pressing refonde les limites du rock et devient le projet le plus excitant de cette fin d’année."
Ground Control To Major Tom

 "Leurs morceaux libèrent une fougue bariolée qui redonne des couleurs."
Longueur d'Ondes

"Rafraîchissant, débridé, porté par une folie douce : le trio jette un grand coup de pied dans la fourmilière."
La Magic Box

"Un EP aussi déroutant que précieux."
Not For Tourists Paris

 "Une claque qu'on n'a pas vue venir. (...) Vivement une suite !"
L'Oreille de Moscou

avec

  • Pierrick Monnereau (violon, machines),
  • Gaël Monnereau (basse, machines),
  • Yann Sandeau (batterie, machines)

En partenariat avec le Conservatoire de Musique de Vaulx-en-Velin, la MJC et le Centre social du Grand Vire.
my space du groupe


Nickel Pressing joue dans une laverie automatique

19/03/2011 21:15

The Chap

Groupe paneuropéen de pop moderne basé à Londres et Berlin, The Chap a commencé sa carrière au début de la dernière décennie. Dans leur improbable (du moins pour tout musicologue orthodoxe) quête de créer une musique qui “sonne faux” (sic), ils ont devancé de quelques années une certaine pop lo-fi contemporaine.

The Chap ont ainsi engendré un contingent de fans tombés sous le charme de ce gang si précis et si élaboré dans ses compositions sur disque, et qui peut tout à la fois plonger en scène dans le rock’n’roll le plus teenage et le plus immédiat qui soit. Ainsi auréolé d’une réputation de groupe live sauvage et excitant, et après deux opus fondateurs (The Horse et Ham), The Chap a enregistré Mega Breakfast, un troisième album chargé d’hymnes potentiels qui n’ont pas eu le succès commercial qu’ils méritaient. L’album suivant, Well Done Europe (paru en mai 2010 - Lo Recordings/ La Baleine), exprime plus que jamais une profonde passion pour la culture pop et un certain surréalisme.

Les compositions “addictives” de ces Chap-là portent en outre une observation malicieuse de la société. The Chap : un groupe paradoxal, à la fois harmonieux et tordu, pop et sauvage, poivre et miel.

avec

  • Keith Duncan (batterie, voix, claviers),
  • Panos Ghikas (basse, voix, guitare, violon, ordinateur, claviers),
  • Claire Hope (claviers, voix, melodica) ou Berit Immig (claviers, voix),
  • Johannes Von Weizsäcker (guitare, voix, violoncelle, ordinateur, claviers)

the chap , un groupe pop bigarré

19/03/2011 22:30

James Chance & les Contorsions

Accompagné depuis 2004 de ses Contorsions reformés, rescapé à peine assagi de la no wave new-yorkaise à la charnière des 70’s et des années 80, l’intraitable James Chance donne à nouveau des concerts explosifs : clavier maltraité, sax écorché et vociférations façon James Brown blanc, la pompadour toujours impeccable. James La Chance is back !

Après une traversée du désert de près de deux décennies, ce retour scénique de l’icône du no wave coïncide avec la réédition bienvenue de l’essentiel de sa discographie. Les deux premiers albums, Buy par James Chance & The Contorsions 
et Off White par James White and the Blacks, datent de la même année 1979. Deux disques mal embouchés, voire franchement nihilistes, grinçants et sexuels (Stained Sheets, Bedroom athlete)… Bref, typiquement new-yorkais de ces années post punk. L’homme Blanc y joue du saxo comme il chante : avec une totale absence de considération pour le beau et le bon goût, nerveusement. Une attitude punk qui cohabite pourtant avec une authentique sensibilité musicale héritée du jazz (surtout du free, certes, mais pas seulement) et qui lorgne avec gourmandise vers un funk crispé.

Aujourd’hui, le vilain de la no-wave porte encore beau, avec
sa chemise à jabots et sa veste lamée or. Derrière lui, trois musiciens
costauds, des Rennais, qui font sonner impeccablement le groove
atypique du Brown blanc. S’il ne saute plus dans le public en plein
morceau, s’il ne se lance plus dans de longues improvisations au saxophone, Chance est toujours un agité charismatique, pas vraiment du genre 100% bio. Il a ce son (ce cri) assez incroyable, et puis cette voix écorchée, tranchante, intacte. Des hymnes comme Design To Kill ou Contort Yourself en VO, entrecoupés des extraits d’un nouvel album fantômatique, démontrent que notre James a de l’adrénaline en réserve. Au final, face à ce retour du Diable Vauvert, on a tout simplement le sentiment rare de voir passer un phénomène. 
La mode du revival a déjà vampirisé les années 80. Il ne restait plus qu’à honorer la no wave, un des courants les plus dignes et les plus météoriques de cette époque tourmentée.

Son représentant le plus illustre s’appelle toujours James White, ou plutôt Chance, pourvoyeur de fièvre blanche.

avec:

  • James Chance (voix, sax, claviers),
  • Alex Tual (batterie),
  • Pierre Fablet (guitare),
  • Jacques Auvergne (basse)

James Chance au saxo

photo .A. Cerdan


22/03/2011 20:30

Soirée 40° latitude Nord
Philip Catrherine trio / Tony Malaby quartet




22/03/2011 20:15

Philip Catherine trio feat. Enrico Pieranunzi

Alternant les formules solo, duo, trio et quartet, ou les collaborations avec de grands ensembles (Piacevole, Soledad ou le Brussels Jazz Orchestra), Philip Catherine captive l’auditeur par ses compositions, par son lyrisme naturel et son swing élégant. Ses improvisations jazzistiques se parent d’une sonorité parfois saturée, d’essence rock. Depuis les 60’s, Philip Catherine s’est imposé comme une figure importante de la scène jazz européenne. Ses collaborations et son engagement avec des artistes tels que Charles Mingus, Chet Baker, Stéphane Grappelli, Dexter Gordon, Larry Coryell, Tom Harrell ou NHOP ont été par ailleurs des plus influents.

Né à Londres en 1942 d’une mère anglaise et d’un père belge, dans une famille de musiciens, Philip Catherine a développé très tôt une oreille absolue. C’est avec celle-ci qu’il entend à quatorze ans la guitare de Brassens et qu’il découvre aussi Django Reinhardt à Bruxelles (où sa famille s’est installée) : c’est le coup de foudre.
Catherine signe à partir de 1997 chez Dreyfus Jazz une série d’albums imparables. Philip Catherine-live est salué par la presse unanime comme l’un de ses meilleurs opus. Guitar Groove (1998), avec Jim Beard, Alfonso Johnson et Rodney Holmes, est l’un des rares albums européens à entrer dans le Top 20 du Gavin Jazz Chart aux USA. L’album Blue Prince (2000) a été classé parmi les meilleurs albums de l’année par de nombreux magazines internationaux. Summer Night (2002, toujours chez Dreyfus), en trio et quartet, contient des standards soigneusement choisis et six nouvelles compositions qui démontrent une fois de plus que le guitariste est aussi un compositeur hors pair. En 2005, il enregistre ses thèmes avec le Brussels Jazz Orchestra (album Meeting Colours), seul big band Européen à figurer dans le Downbeat Critics Poll. En 2006, il participe à l’album Passage du groupe Soledad. Son premier disque en solo (Guitars Two) sort en 2008 sous les acclamations de la presse.

Un nouvel enregistrement, Live at Cap-Breton, paraît enfin en avril dernier. 
Le guitariste y est entouré d’un véritable “all star band” dans lequel figurent déjà Enrico Pieranunzi au piano, mais aussi Hein Van de Geyn à la contrebasse 
et Joe La Barbera à la batterie. Ces 4 musiciens aujourd’hui au sommet de leur art nous visitent donc lors de cette édition 2011 d’A Vaulx Jazz : émois en perspective…


Philip Catherine à la guitare

photo Jos L. Knoepen

  • Philip Catherine (guitare),
  • Enrico Pieranunzi (piano),
  • Philippe Aerts (contrebasse),
  • Mimi Verderam (batterie)

22/03/2011 20:30

Tony Malaby Quartet

Les apparitions récentes de cette formation hors-concours incarnent sans doute l’idée que l’on se fait de l’équilibre parfait à l’intérieur £d’une formule quartet. Ainsi entouré, le saxophoniste Tony Malaby 
nous offre en effet un pur chef-d’œuvre de jazz moderne, baigné d’une sonorité majestueuse et profonde, d’un lyrisme déchirant. 
On peut y admirer l’étonnante faculté du sax américain à construire ses solos dans l’instant, comme de véritables compositions instantanées. Instant composer semble presque une expression inventée pour lui. Cette inspiration sans faille illumine la musique de l’album Voladores paru en 2009. Homogeneous Emotion, un inédit d’Ornette Coleman, semble avoir été composé par, ou pour lui, tant le sax de Tucson semble “l’habiter”. Sur les autres thèmes, tous signés Malaby (à l’exception de trois improvisations collectives), on est frappé par la circulation naturelle de la musique, par la complémentarité immédiate des musiciens, mais aussi par la cohérence du propos. Une cohérence remarquable dans les improvisations, dans les croisements, les frottements entre saxophone et contrebasse (Dreamy Drunk, entre les percussions et le… Mélodica (Old Smokey)!

Tony Malaby est né en 1964 à Tucson en Arizona. Le style inspiré du saxophoniste se situe très tôt dans le jazz moderne, post-bop. Il travaille depuis longtemps en trio avec Tom Rainey (et Michael Formanek, aujourd’hui remplacé par John Hollenbeck). Son premier album (Cosas) était assumé en tant que co-leader avec l’étonnant tromboniste, compositeur et arrangeur Joey Sellers. Il y a encore 3 ans, Malaby croisait furieusement le fer (le cuivre ?) à New York avec Steve coleman,
Miguel Zenon et Ravi Coltrane.


Tony Malaby réinvente perpétuellement des motifs rythmiques et mélodiques qui restent en mémoire. Il semble littéralement survoler son trio… Et pourtant, le jeu de Drew Gress n’a jamais paru aussi limpide, et Tom Rainey (son partenaire le plus régulier) fait preuve de ses incroyables talents de batteur mélodiste. Enfin, dernier arrivé, John Hollenbeck enrichit le bouillonnement percussif ce groupe tout à fait incontournable de la “jazzosphère” moderne.


Tony Malaby Quartet

photo Christian Ducasse

  • Tony Malaby (saxo),
  • Drew Gress (contrebasse),
  • Tom Rainey (batterie),
  • John Hollenbeck (batterie, percussions)

23/03/2011 20:30

Soirée Jazz et Opéra
Ukandanz / Rava -Quatuor Debussy




23/03/2011 20:30

Ukandanz et la maîtrise de la Loire
Création

Damien Cluzel et Lionel Martin se rencontrent à Lyon au début des années 90. Mais Damien Cluzel s’installe bientôt à Amsterdam où il participe 
à la création du collectif Trytone 
et mène ses projets personnels (Manbites Dogs, notamment). Lionel Martin travaille avec son propre trio (tournée Afijma jazzmigration, lauréat Suivez le Jazz), 
puis il rejoint le réseau ImuZZic. 
Après 15 années en Hollande, Damien rentre à Lyon et retrouve Lionel. 
Les compères rencontrent Fred Escoffier (ex Cosmic Connection) dans le projet Les Bergers Fous de la Rébellion, avec John Greaves et le vidéaste Nico Ticot. De cette rencontre naît l’envie de constituer un groupe autour d’un répertoire d’essence plutôt pop rock. Avec l’arrivée du batteur Guilhem Meier (membre du Grolektif), uKanDanz est né.

Le groupe propose alors un répertoire alliant reprise pop (The Cure, David Bowie) et compositions d’influences diverses, du pur binaire à l’éthio-groove. 
Comme en témoignent ses expériences franco-cubaines (Le Manacuba, en 2002) ou franco-ottomannes (Octobando, avec la chanteuse turque Senem Diyici), le saxophoniste Lionel Martin a toujours cherché un un point chaud avec les musiques traditionnelles.

Depuis des années également, Damien
Cluzel cherche plus volontiers du côté
des musiques indiennes. Le guitariste s’intéresse aussi à la musique éthiopienne dont l’aspect à la fois rudimentaire et raffiné le fascine. Un virus contracté lors de divers voyages en Ethiopie, entre 1999 et 2005. L’influence cosmique de l’ethiojazz s’impose peu à peu comme le socle esthétique du projet uKanDanz. Un projet métisse, à la fois tribal et urbain, dans lequel la percussion roule sous des déclinaisons contemporaines des étranges gammes éthiopiennes.
Une Éthiopie sous-entendue dans chaque composition, par un rythme, par une allusion à un chant, à une mélodie traditionnelle. uKanDanZ et Asnaque (Asnaqé Guèbrèyès, leur chanteur et percussionniste éthiopien) reviennent tout juste d’un Ethiopan Winter Tour pour apparaître à Vaulx-en-Velin augmenté des superbes chœurs de la Maîtrise du Conseil Général de la Loire.

Avec ses influences patentes de rock, de jazz ou de musiques traditionnelles et contemporaines d’Éthiopie, nous sommes bien là dans l’héritage assumé du Swinging Addis des années 60’s. Et ça (uKan)Danz sérieusement, ça pulse de façon… impériale !


Ukandanz et la maîtrise de la Loire

photo Christophe Charpenel

  • Asnaqé Guèbrèyès (chant),
  • Lionel Martin (saxo),
  • Frédéric Escoffier (claviers),
  • Guilhem Meier (batterie),
  • Damien Cluzel (guitare) …
  • et la Maîtrise de la Loire (30 choristes)

23/03/2011 22:15

Enrico Rava 5 tet le quatuor Debussy
Rava l'Opéra va

La biographie musicale d’Enrico Rava semble traversée par la notion du double. D’abord un frère dont, vers 1949, la collection de disques devient l’instrument de son initiation au jazz. Huit ans plus tard, à Turin, c’est un concert de Miles Davis qui le convainc d’oublier trombone et dixieland pour se consacrer à la trompette et au bebop. Et puis il y a la découverte de Chet Baker, alors célébrissime dans la Péninsule. Le trompettiste de Trieste n’oubliera jamais ni l’un, ni l’autre, et à divers moments de sa carrière leur rendra alternativement hommage.
Il jouera même en duo avec le fiancé de My Funny Valentine, puis dans son ombre avec Paolo Fresu. Partenaire du saxophoniste argentin Gato Barbieri, il participe à diverses expériences avec des improvisateurs de la trempe de Steve Lacy, Don Cherry ou Mal Waldron. En 1967, il débarque à New York en pleine mouvance “free”, fréquente le collectif Jazz Composers’Orchestra Association, collabore avec Carla Bley, puis avec Lee Konitz. Enrico Rava restera huit ans à New York. Le trompettiste, qui utilise aussi désormais le bugle, revient en Europe au milieu des 70’s en virtuose à la singularité incontestée, et les labels européens s’ouvrent à ses inventions.

On retiendra de cette période un fameux quartette sans piano, sorte de micro fanfare au lyrisme paradoxal (avec Roswell Rudd,Jean-François Jenny-Clark et Aldo Romano).

“Lyrisme” : le mot est lâché. Un lyrisme qui va situer aussi bien le phrasé du souffleur que les mélodies qu’il écrit et, de plus en plus, le répertoire qu’il explore aujourd’hui : Bizet, Puccini, Pergolese... 


Pour cette rencontre, le Quatuor Debussy part donc à la rencontre du Quartet d’Enrico Rava, et l’Opéra en est le prétexte. Les chefs d’œuvre de Puccini ou Verdi connaissent déjà les transcriptions pour cordes que le Quatuor Debussy propose régulièrement en concert. 
Sur son dernier album Rava l’Opéra va, Enrico Rava donne de son côté une version très personnelle des variations de Puccini. Il s’attaque également à La Tosca avec Michel Edelin (E la Tosca passa). Un échange s’est ainsi naturellement imposé. Il aboutit à cet étonnant spectacle de bel canto jazz sans voix, ce programme de grands airs d’Opéra mélangeant les arrangements de Rava et ceux du Quatuor Debussy.

le quatuor Debussy joue le requiem de Mozart


Enrico Rava de  profil

photo G. Pino

Enrico Rava Quintet 
  •  Enrico Rava (trompette, bugle),
  • Fausto Beccalossi (accordéon),
  • Marcello Giannini (guitare),
  • Gabriele Evangelista (contrebasse),
  • 
Fabrizio Sfera (batterie)
Quatuor Debussy
  • Christophe Colette,
  • Dorian Lamotte (violon),
  • Vincent Deprecq (alto),
  • Alain Brunier (violoncelle)

24/03/2011 20:30

Soirée Guitares
Paolo Angeli / Bill Frisell




24/03/2011 20:30

Paolo Angeli solo

Originaire du nord de la Sardaigne, le guitariste et compositeur Paolo Angeli est depuis plusieurs années l’un des acteurs majeurs de la nouvelle musique bolognaise. Il travaille à partir du milieu des années 1990 à la redécouverte de ses racines musicales sardes avec l’aide de Giovanni Scanu, l’un des grands maîtres de “Chitarra sarda e de canto in re”, une ancienne forme de chant monodique de Tenores.
Puis le guitariste rencontre des musiciens qui évoluent dans l’expérimentation. Il collabore notamment avec Elliot Sharp, Otomo Yoshihide, et surtout avec Fred Frith. Ce dernier l’encourage à développer une approche non conventionnelle de son instrument, brisant ainsi les hiérarchies entre musique classique et musique populaire, entre jazz, rock, folk et improvisation.

Le virtuose transalpin fait coexister l’archéologie sonore 
et la modernité, ajoutant des cordes sympathiques transversales (cordes de sitar, câbles de frein de bicyclette), des pièces 
en bois et en métal, des hélices de ventilateur miniatures 
et de petits moteurs. Depuis qu’il a rencontré Fred Frith et transformé sa guitare en une véritable contrebasse, pour finalement s’en servir comme d’une batterie (!), Paolo Angeli ne peut plus vraiment dire quel est le genre de musique qu’il produit. Pas plus qu’il ne sait comment la partition va finir… Enfin libre ! Dès 1997, il commence à donner des concerts solo avec cette guitare mutante.

Sevré aux musiques Sardes, l’enfant prodige des scènes d’avant-garde vit aujourd’hui à Milan et joue un peu partout dans le monde. Entre les ombres de Bach, Scanu et Hendrix, entouré de pédales d’effet, cet électron libre propose une musique totalement hybride. Ses innovations bricolées sur (plus ou moins) six cordes aux mœurs antiques suscitent l’admiration, notamment de Pat Metheny qui y voit de futures directions pour l’instrument.


Paolo Angeli solo

photo  Nanni Angeli

  • Paolo Angeli (guitare)

24/03/2011 22:15

Bill Frisell
Disfarmer

L’idée de départ de ce projet Disfarmer est d’écrire la bande originale, non pas d’un film, mais d’une série de photographies. Mike Disfarmer était en effet un portraitiste qui a rassemblé dans les années 30 une galerie extraordinaire de portraits de l’Amérique profonde et de l’Arkansas en particulier. Le guitariste Bill Frisell a donc composé un disque et un répertoire fortement inspirés, comme souvent chez lui, par la musique américaine traditionnelle. Sa guitare aérienne y est simplement soutenue par une basse, un violon et une steel-guitar ou une mandoline référentiels. Bill Frisell (qui est né le 18 mars 1951 à Baltimore… Il joue donc pratiquement pour son anniversaire à Vaulx-en-Velin !) se distingue par sa diversité de timbres et cette capacité à englober l’ensemble des sonorités qui constituent la musique populaire. Il a été pour cela tout récemment sacré Meilleur guitariste international aux derniers Echo Jazz Award 2010.

Improvisateur lyrique doté d’une rare sensibilité mélodique, formé à l’école du jazz, Bill Frisell doit autant à la musique country, au bottleneck des bluesmen et aux distorsions de Jimi Hendrix qu’aux racines frustres du folk et du rock’n’roll. Frisell a grandi dans le Colorado. Au lycée, il côtoie les futurs membres de Earth Wind and Fire et se met à étudier sérieusement la musique. En 1971, il intègre la Berklee School de Boston (Pat Metheny est l’un de ses condisciples) et prend quelques leçons avec Jim Hall. Le producteur Manfred Eicher lui propose en 1978 de réaliser un disque pour son label ECM. Pendant tout le début des années 1980, Frisell enregistre pour la firme allemande dont il semble, par bien des aspects, incarner l’idéal esthétique. À New York, de 1979 à 1989, il est associé à l’avant-garde et collabore avec John Zorn (Naked City), Tim Berne ou Julius Hemphill. Il accompagne Marianne Faithfull et Elvis Costello et figure dans de nombreux projets du batteur Paul Motian. Pour le label Nonesuch, il impose ses talents de compositeur et dirige un groupe où brille notamment la batterie de Joey Baron. Il forme bientôt un nouveau quartet à l’instrumentation singulière avec Ron Miles (trompette), Eyvind Kang (violon) et Curtis Fowlkes (trombone). Le guitariste enregistre à partir des années 2000 à Nashville un répertoire au déroulé de plus en plus cinématographique. Depuis, entre racines profondes (The Willies, sur des classiques du bluegrass) et tentations cosmopolites (avec le Malien Boubacar Traore ou le Brésilien Vinicius Cantuaria), l’insatiable curiosité de Bill Frisell n’a cessé de se nourrir des différents âges d’or de la musique américaine. Comme une marque de fabrique.


Bill Frisell

photo J Katz

  • Bill Frisell (guitare),
  • Carrie Rodriguez (violon),
  • Greg Lewis 
(mandoline, pedal steal guitar),
  • Viktor Krauss (basse)

25/03/2011 20:30

Soirée Blues
Shakura S'Aida / Roy Gaines orchestra




25/03/2011 20:30

Shakura S'Aida

Née à Brooklyn, élevée en Suisse et établie au Canada, la séduisante Shakura S’Aida s’est révélée en France sur la scène du Jazz Club du Méridien, à Paris, au printemps 2008. Peu de temps avant, Shakura obtenait le deuxième prix lors de l’International Blues Challenge de Memphis. Depuis, chacune de ses prestations constitue un événement pour les amateurs de sensations fortes. Dans le Landernau du blues contemporain,
la jeune chanteuse fait une entrée remarquée. C’est que, sous un physique de gravure de mode, miss S’Aida révèle bel et bien un tempérament de feu qui trouve sa plus belle expression dans les brûlots qu’elle délivre avec ce charisme scénique qui fait les grands spectacles.

De festivals de blues en festivals de jazz, tant aux États-Unis qu’en Europe, Shakura S’Aida s’est ainsi taillé une réputation flatteuse parmi les aficionados des douze mesures, notamment grâce à une voix puissante à rapprocher de celles de grandes “shouteuses” soul des années soixante (Etta James, Koko Taylor…). Shakura y ajoute une touche d’élégance bienvenue. Son répertoire et son style remontent parfois plus loin encore, à l’ère du rhythm’n’blues des années cinquante (Big Maybelle , little Esther Philips…), avec de faux airs de Dinah Washington sans faux cils. L’album Blueprint autoproduit en 2008 sous la houlette du guitariste James Bryan recélait déjà des trésors de modernité… antique. 
Son nouvel et tout premier opus pour le label Ruf (Brown Sugar, paru en 2010) a été enregistré au Tennessee. Il est produit par Jim Gaines qui a travaillé avec
Stevie Ray Vaughan, Huey Lewis, Santana ou Coco Montoya.

La Shakura débarque donc à Vaulx-en-Velin avec son propre orchestre dans lequel brille notamment la guitariste Donna Grantis, à surveiller de près, avec laquelle elle a signé la plupart des titres de ce Brown Sugar d’excellente qualité.


shakura s'Aida  couverture de l'album

   * Shakura S’Aida (chant),
   * Donna Grantis (guitare),
   * Andrew Stewart (basse),
   * Lance Anderson (claviers),
   * Kenny Neal Jr (batterie)


25/03/2011 22:15

Roy Gaines orchestra
playing Tuxedo Blues

L’Académie du Jazz vient de décerner son Prix Blues 2010 à Roy Gaines pour 
son album Roy Gaines & his Orchestra  “Tuxedo Blues”. La cérémonie a eu lieu le 12 janvier dernier à Paris, au Théâtre du Châtelet. Roy Gaines est de fait une pointure, un monument, une tranche à lui tout seul de l’histoire du rhythm’n’blues et du blues américain.

Roy Gaines est né en 1937 à Waskom, au Texas. Très jeune, il commence
à jouer du piano à la manière de Nat King Cole. Il se lie vite d’amitié avec d’autres musiciens locaux comme Johnny Copeland. Il se tourne alors vers la guitare et commence à jouer dans les clubs de Houston. Il rencontre là son héros T-Bone Walker en 1951, et s’installe aussitôt à Los Angeles où opère l’influant T-Bone alors au sommet de sa gloire. Le jeune Roy intègre le groupe de Roy Milton la nuit, et il fréquente l’université de Monterey où il apprend l’harmonie le jour. Dès1955, il figure sur divers enregistrements de Big Mama Thornton, Jr. Parker ou Bobby “Blue” Band. Parti tenter sa chance à New York, le Texan collabore plusieurs années avec le très rhythm’n’blues Chuck Willis. De 56 à l’aube des années 60, il travaille aussi en tant que guitariste de session recherché pour les labels Atlantic, Deluxe et RCA Records. Chuck Willis meurt en 1958, et Roy continue à hanter les studios.

On peut par exemple l’entendre sur les albums de Jimmy Rushing, Coleman Hawkins (Coleman Hawkins Plays the Blues, en 1957) ou Billie Holiday. Il travaille également avec The Jazz Crusaders et intègre le big band de Ray Charles en 1966, pour qui il écrit No Use Cryin’(sur l’album Crying Time). Dans les années 70, Roy Gaines fait de nombreuses apparitions en solo ou avec les Crusaders. Il collabore avec Aretha Franklin, The Supremes, Stevie Wonder ou Albert King. Il travaille régulièrement avec T-Bone Walker, jusqu’au décès de celui-ci en 1975. Il travaille pour le cinéma et la télévision avec Quincy Jones. Dans les années 80,
le guitariste enregistre le classique Gainelining et compose pour la BO du film La Couleur Pourpre (en 1985), dans lequel il joue d’ailleurs un petit rôle. Quelques albums solo illustrent les années 90, dont le fameux Lucile Works For Me et un hommage à T-Bone Walker pour Groove Note.

Il faut entendre sa version pure Texas swing du classique Okie Doke Stomp (également au répertoire d’un Clarence Gatemouth Brown) pour se rendre compte à quel point Roy Gaines excelle, à l’occasion, dans un jeu très jazzy et technique. Un monument, on vous dit.


Roy Gaines

photo K. Huempfer

  • Roy Gaines (guitare, chant),
  • George Pandis (trompette),
  • Dan Heffernan (saxo Tenor),
  • Don Roberts (saxo baryton),
  • Bill Fulton (piano),
  • Shane Harry (basse),
  • Kenny Elliott (batterie)

26/03/2011 20:30

Soirée tout-contre-basse
Moutin Reunion Quartet / Ron Carter Trio"




26/03/2011 20:30

Moutin Réunion quartet

Après Power Tree et Red Moon, puis Something Like Now (2005) et Sharp Turns (2007), voici donc le retour de la captivante phalange des frères Moutin. 
Avec ce cinquième opus baptisé Danseurs de l’Âme (Soul Dancers), paru 
en mars 2010, ces beaux sorciers de la couleur harmonique retrouvent l’altitude qui fait d’eux les chefs de file d’un jazz made in France… Via les States ! (Et même si ce nouvel album fut enregistré au Recall Studio de Pompignan, en France). Nos cascadeurs de la pensée musicale retrouvent aussi cette ébullition particulière qui leur permet depuis plus d’une décennie de fondre vivacité rythmique et enthousiasme, simplicité apparente et construction savante. 
Les jumeaux exposent leur plaisir de jouer avec la complicité d’un Pierre
De Bethmann qui oscille entre piano et synthé (solo à la Zawinul sur Sold Answers) et avec celle du saxophoniste Rick Margitza. Digne héritier de l’école Miles, ce dernier prolonge avec inventivité le souvenir des volutes de Michael Brecker ou Bob Berg.

Le nouveau Moutin Réunion développe des atmosphères souvent douces et fusionnantes. Le répertoire, entièrement original, chemine avec sérénité du côté de Weather Report ou de Steps Ahead (Momentum)… Mais pas seulement. Dans leurs albums comme en concert, les Moutin manquent en effet rarement de rendre hommage aux grands créateurs du jazz moderne en interprétant des medleys en simple duo. Ainsi, après Charlie Parker (Something Else) ou John Coltrane (Sharp Turns, il y a 4 ans), c’est au tour cette fois de Thelonious Monk avec ce florilège des thèmes du pianiste fêlé que les frangins passent avec science au shaker rythmique (Monk’s Medley). 


Dans un genre où les formations ne cessent de tourner au gré des projets, on ne peut que louer l’esprit de famille de ce quartet, cette fidélité qui fait la solidité du Moutin Réunion. Armés de cette cohésion imparable, les frères Moutin évoluent au fil d’une inspiration très New Yorkaise ( la ville de résidence de François) et produisent une musique contemporaine ancrée dans celle de leur génération, entre jazz rock serein et revival cossu.


Moutin Réunion quartet

photo Ursula K.

  • François Moutin (contrebasse),
  • Louis Moutin (batterie),
  • Pierre De Bethman (piano), 

  • Rick Margitza (saxo)

26/03/2011 22:15

Ron Carter
Golden Stricker Trio

Maître incontesté de la contrebasse doué d’un sens mélodique remarquable, reconnu pour la finesse et l’élégance de son jeu, l’Américain Ron Carter est une véritable légende dans le monde du jazz. Accompagnateur de génie,
il a notamment joué avec Cannonball Adderley, avec Thelonious Monk
et bien sûr, de 63 à 68, au sein du célèbre quintette de Miles Davis.

Au sein de ce Golden Striker Trio qui nous visite, Ron Carter joue depuis le début des années 2000 avec Russell Malone, le guitariste favori de Diana Krall, et avec Mulgrew Miller, l’un des plus grands pianistes actuels.
Sur son album éponyme, Golden Striker (Blue Note - 2003), Ron Carter semble vouloir reprendre le flambeau de son aîné Ray Brown. Comme Brown à la fin de sa vie, Carter opte ici pour l’emblématique trio piano/ guitare/ basse qu’avaient initié Nat King Cole ou Art Tatum. C’est donc dans la perspective d’un classicisme éprouvé que se place l’ancien bassiste de Miles, avec la complicité de Miller et Malone.

Bien plus jeunes que Carter, ses deux compagnons sont pourtant indiscutablement rompus à l’art d’un swing tout en souplesse. Ils apportent largement leur contribution à un répertoire dont Carter reste le principal responsable. Russell Malone, le guitariste, est notamment connu pour son travail avec Diana Krall. Il a débuté aux côtés de Jimmy Smith (dès1988), et il a notamment travaillé dans les années 90 avec Harry Connick Jr.  Le natif d’Albany (Géorgie, en 1963) excelle dans plusieurs styles, dont le bebop, mais il est principalement reconnu comme un esthète du swing. 


En concert, l’émotion atteint son climax sur l’un des thèmes fétiches
du contrebassiste, le standard My Funny Valentine. Le répertoire du Golden Striker Trio prend alors son envol sur les thèmes à la saveur brésilienne qu’affectionne également Ron Carter. Tradition et musicalité sont les maîtres mots de cet élégant projet qui se déguste avec autant de gourmandise que Ron Carter semble en avoir eu à le réaliser.

avec: 

  • Ron Carter (contrebasse),
  • Mulgrew Miller (piano),
  • Russell Malone (guitare)

Ron Carter