24/03/2011 20:30

Soirée Guitares
Paolo Angeli / Bill Frisell




24/03/2011 20:30

Paolo Angeli solo

Originaire du nord de la Sardaigne, le guitariste et compositeur Paolo Angeli est depuis plusieurs années l’un des acteurs majeurs de la nouvelle musique bolognaise. Il travaille à partir du milieu des années 1990 à la redécouverte de ses racines musicales sardes avec l’aide de Giovanni Scanu, l’un des grands maîtres de “Chitarra sarda e de canto in re”, une ancienne forme de chant monodique de Tenores.
Puis le guitariste rencontre des musiciens qui évoluent dans l’expérimentation. Il collabore notamment avec Elliot Sharp, Otomo Yoshihide, et surtout avec Fred Frith. Ce dernier l’encourage à développer une approche non conventionnelle de son instrument, brisant ainsi les hiérarchies entre musique classique et musique populaire, entre jazz, rock, folk et improvisation.

Le virtuose transalpin fait coexister l’archéologie sonore 
et la modernité, ajoutant des cordes sympathiques transversales (cordes de sitar, câbles de frein de bicyclette), des pièces 
en bois et en métal, des hélices de ventilateur miniatures 
et de petits moteurs. Depuis qu’il a rencontré Fred Frith et transformé sa guitare en une véritable contrebasse, pour finalement s’en servir comme d’une batterie (!), Paolo Angeli ne peut plus vraiment dire quel est le genre de musique qu’il produit. Pas plus qu’il ne sait comment la partition va finir… Enfin libre ! Dès 1997, il commence à donner des concerts solo avec cette guitare mutante.

Sevré aux musiques Sardes, l’enfant prodige des scènes d’avant-garde vit aujourd’hui à Milan et joue un peu partout dans le monde. Entre les ombres de Bach, Scanu et Hendrix, entouré de pédales d’effet, cet électron libre propose une musique totalement hybride. Ses innovations bricolées sur (plus ou moins) six cordes aux mœurs antiques suscitent l’admiration, notamment de Pat Metheny qui y voit de futures directions pour l’instrument.


Paolo Angeli solo

photo  Nanni Angeli

  • Paolo Angeli (guitare)

24/03/2011 22:15

Bill Frisell
Disfarmer

L’idée de départ de ce projet Disfarmer est d’écrire la bande originale, non pas d’un film, mais d’une série de photographies. Mike Disfarmer était en effet un portraitiste qui a rassemblé dans les années 30 une galerie extraordinaire de portraits de l’Amérique profonde et de l’Arkansas en particulier. Le guitariste Bill Frisell a donc composé un disque et un répertoire fortement inspirés, comme souvent chez lui, par la musique américaine traditionnelle. Sa guitare aérienne y est simplement soutenue par une basse, un violon et une steel-guitar ou une mandoline référentiels. Bill Frisell (qui est né le 18 mars 1951 à Baltimore… Il joue donc pratiquement pour son anniversaire à Vaulx-en-Velin !) se distingue par sa diversité de timbres et cette capacité à englober l’ensemble des sonorités qui constituent la musique populaire. Il a été pour cela tout récemment sacré Meilleur guitariste international aux derniers Echo Jazz Award 2010.

Improvisateur lyrique doté d’une rare sensibilité mélodique, formé à l’école du jazz, Bill Frisell doit autant à la musique country, au bottleneck des bluesmen et aux distorsions de Jimi Hendrix qu’aux racines frustres du folk et du rock’n’roll. Frisell a grandi dans le Colorado. Au lycée, il côtoie les futurs membres de Earth Wind and Fire et se met à étudier sérieusement la musique. En 1971, il intègre la Berklee School de Boston (Pat Metheny est l’un de ses condisciples) et prend quelques leçons avec Jim Hall. Le producteur Manfred Eicher lui propose en 1978 de réaliser un disque pour son label ECM. Pendant tout le début des années 1980, Frisell enregistre pour la firme allemande dont il semble, par bien des aspects, incarner l’idéal esthétique. À New York, de 1979 à 1989, il est associé à l’avant-garde et collabore avec John Zorn (Naked City), Tim Berne ou Julius Hemphill. Il accompagne Marianne Faithfull et Elvis Costello et figure dans de nombreux projets du batteur Paul Motian. Pour le label Nonesuch, il impose ses talents de compositeur et dirige un groupe où brille notamment la batterie de Joey Baron. Il forme bientôt un nouveau quartet à l’instrumentation singulière avec Ron Miles (trompette), Eyvind Kang (violon) et Curtis Fowlkes (trombone). Le guitariste enregistre à partir des années 2000 à Nashville un répertoire au déroulé de plus en plus cinématographique. Depuis, entre racines profondes (The Willies, sur des classiques du bluegrass) et tentations cosmopolites (avec le Malien Boubacar Traore ou le Brésilien Vinicius Cantuaria), l’insatiable curiosité de Bill Frisell n’a cessé de se nourrir des différents âges d’or de la musique américaine. Comme une marque de fabrique.


Bill Frisell

photo J Katz

  • Bill Frisell (guitare),
  • Carrie Rodriguez (violon),
  • Greg Lewis 
(mandoline, pedal steal guitar),
  • Viktor Krauss (basse)