23/03/2011 22:15

Enrico Rava 5 tet le quatuor Debussy
Rava l'Opéra va

La biographie musicale d’Enrico Rava semble traversée par la notion du double. D’abord un frère dont, vers 1949, la collection de disques devient l’instrument de son initiation au jazz. Huit ans plus tard, à Turin, c’est un concert de Miles Davis qui le convainc d’oublier trombone et dixieland pour se consacrer à la trompette et au bebop. Et puis il y a la découverte de Chet Baker, alors célébrissime dans la Péninsule. Le trompettiste de Trieste n’oubliera jamais ni l’un, ni l’autre, et à divers moments de sa carrière leur rendra alternativement hommage.
Il jouera même en duo avec le fiancé de My Funny Valentine, puis dans son ombre avec Paolo Fresu. Partenaire du saxophoniste argentin Gato Barbieri, il participe à diverses expériences avec des improvisateurs de la trempe de Steve Lacy, Don Cherry ou Mal Waldron. En 1967, il débarque à New York en pleine mouvance “free”, fréquente le collectif Jazz Composers’Orchestra Association, collabore avec Carla Bley, puis avec Lee Konitz. Enrico Rava restera huit ans à New York. Le trompettiste, qui utilise aussi désormais le bugle, revient en Europe au milieu des 70’s en virtuose à la singularité incontestée, et les labels européens s’ouvrent à ses inventions.

On retiendra de cette période un fameux quartette sans piano, sorte de micro fanfare au lyrisme paradoxal (avec Roswell Rudd,Jean-François Jenny-Clark et Aldo Romano).

“Lyrisme” : le mot est lâché. Un lyrisme qui va situer aussi bien le phrasé du souffleur que les mélodies qu’il écrit et, de plus en plus, le répertoire qu’il explore aujourd’hui : Bizet, Puccini, Pergolese... 


Pour cette rencontre, le Quatuor Debussy part donc à la rencontre du Quartet d’Enrico Rava, et l’Opéra en est le prétexte. Les chefs d’œuvre de Puccini ou Verdi connaissent déjà les transcriptions pour cordes que le Quatuor Debussy propose régulièrement en concert. 
Sur son dernier album Rava l’Opéra va, Enrico Rava donne de son côté une version très personnelle des variations de Puccini. Il s’attaque également à La Tosca avec Michel Edelin (E la Tosca passa). Un échange s’est ainsi naturellement imposé. Il aboutit à cet étonnant spectacle de bel canto jazz sans voix, ce programme de grands airs d’Opéra mélangeant les arrangements de Rava et ceux du Quatuor Debussy.

le quatuor Debussy joue le requiem de Mozart


Enrico Rava de  profil

photo G. Pino

Enrico Rava Quintet 
  •  Enrico Rava (trompette, bugle),
  • Fausto Beccalossi (accordéon),
  • Marcello Giannini (guitare),
  • Gabriele Evangelista (contrebasse),
  • 
Fabrizio Sfera (batterie)
Quatuor Debussy
  • Christophe Colette,
  • Dorian Lamotte (violon),
  • Vincent Deprecq (alto),
  • Alain Brunier (violoncelle)